Dans le ventre sombre et étouffé de Necromunda, dans un coin paumé où la rouille et le silence font la loi, se planquait une bande de purotins, les "Gones d'Electon". Ces gars-là, des carnes de la haute époque de la baraque Van Saar, crèchent maintenant dans l'ombre de leurs splendeurs passées, des têtes couronnées dégringolées, les gardiens d'un bazar qu'on appelle Archeothèque, un endroit où les reliques de leur baraka d'antan dorment sous les toiles et l'oubliette.
Leur mecton, ce Étienne "Voltaic" Lefevre, se trimballait le fardeau de leur décadence comme un costard de plomb. Il reluquait les ruines de leur domaine, pas comme une fin de partie, mais comme un tocsin pour le rebond. "Nous sommes les mômes d'Electon," qu'il rabâchait, "et notre débâcle, c'est juste l'ouverture de notre renaissance !"
Ces Gones d'Electon, pas légion, mais chacun était un coffre-fort de savoir, des dur-à-cuire cuirassés par les bourbiers de la vie. Leurs aïeux, des bâtisseurs de miracles, mais eux, fallait qu'ils fouillent les tripes de Necromunda pour tirer leur croute.
Leur repaire, jadis un phare de génie et de trouvailles, c'était à présent un dédale de gravas et de réminiscences. Mais dans ce micmac, la fratrie trouvait son nerf, vu que chaque bidule, chaque plan oublié, chaque bécane en vrac, ça pouvait être la clef pour se refaire la cerise.
Leur bestiau d'acier pour la virée, "Le Colosse", c'était le portrait craché de leur état : balèze mais déglingué, costaud mais passé aux oubliettes, et il l'avait loué une blinde aux guildes. Son canon, qui pouvait découper la ferraille comme du beurre, c'était le souvenir de ce qu'ils avaient été et ce qu'ils pourraient ravigoter.
Les Gones d'Electon, c'était pas des marlous ou des briseurs. C'étaient des fouineurs, des loupiaux, des éclaireurs qui mouillaient le maillot pour risquer les galères des badlands pour ratisser les miquettes de leur passé et bâtir leur lendemain.
Étienne matait sa clique, leurs tronches marquées par l'espérance et la gnac. "On est devenus des ombres dans ces boyaux," qu'il leur serinait. "Mais les ombres, elles ont le truc de se faire oublier. On va frapper là où les autres pigeonnent pas, récupérer notre dû, et redonner à notre blaze le panache qu'il mérite."
Tandis que les Gones d'Electon se préparaient à leur baroud le plus osé, ils cherchaient pas seulement des pacotilles ou des babioles. Ils étaient en quête de se refaire un blaze, de prouver que même les caïds peuvent se prendre une gamelle, mais qu'ils peuvent aussi se relever, plus coriaces et plus futés grâce aux embrouilles qu'ils ont essuyées.
Leur virée vers la frégate impériale, c'était pas seulement une chasse au magot; c'était une chasse à la rédemption. Avec "Le Colosse" fin prêt à beugler à travers les étendues de cendres, les Gones d'Electon étaient sur le point de démarrer leur épopée, une épopée qui pourrait bien les remettre au sommet ou les envoyer ad patres pour de bon.
Réponses
je me suis revu lire du Frédéric Dard.