Histoire de ne pas noyer ce pas-à-pas dans un autre fil, autant ouvrir un sujet dédié.
Préparation de la pièce et du socle
Dans une figurine de concours, ce qui m'intéresse le plus c'est développer un contexte narratif autour du sujet. Il s'agit de créer une émulation qui prolonge l'imaginaire suggéré par la pièce.
Dans le cas présent, l'idée de base est de proposer une circulation du regard en détournant l'impression de statisme exprimée par le Lord of Plagues.
Cela commence par une transformation des griffes sur l'épaule gauche en tentacules mouvants. Sur le même principe, les éléments de maçonnerie inclinés et irréguliers viennent renforcer cette instabilité.
Par extension, des nurglings viennent animer l'environnement. Au début, je voulais juste en sculpter un pour l'ajouter sur l'épaule du sujet, mais il m'a semblé évident que je voulais créer davantage de points de vue sur l'ensemble. Donc on pourra en trouver davantage, vaquant à leurs occupations tandis que le champion brille dans un vain stoïcisme.
D'aucuns y verront une métaphore de la parentalité.
Couleurs de base
N'ayant à priori aucune idée sur le schéma de couleur suivi, je pars sur une base blanche.
Puisque j'avais imaginé l'employer en couche de base il y a des mois, je passe rapidement du bleu pétrole sur le décor, ainsi que du brun noisette sur les figurines. En quelques secondes (pas de dilution avec la Molotow) j'ai différencié les tons de base des sujets (tons chauds) par rapport à l'environnement (tons froids). Cette astuce permet visuellement de garder le décor au second plan.
Dans cette phase je conserve des zones de réserve blanche aux endroits qui resteront les plus clairs. (voir le fer de hache)
Un peu de noir et de brun sont ajoutés au reste de bleu pour créer des ombres sur les figurines et le décor.
En même temps, cela uniformise les bavures d'aéro.
Peinture du décor
Je pars sur un traitement rapide pour y revenir quand la figurine sera finie.
Toutes les étapes sont réalisées à la Kimera Kolors, avec un pinceau à réservoir large et pointe fine
Léonard (ça s'invente pas, hein Masp?), exception faite d'un brossage à la langue de chat.
Un mélange de gris (noir+blanc) est enrichi de bleu phtalo, puis de blanc afin de préparer diverses valeurs d'un gris froid.
Après plusieurs passages de ton moyen à la mousse de blister, je finis à la pointe pour marquer les arrêtes.
Des lavis d'oxide rouge et d'ocre jaune viennent enrichir la teinte de la pierre. J'en ai posé un peu trop mais on pourra toujours poser un glacis pour unifier l'ensemble à la fin.
Test de teinte sur un Nurgling
Je pense partir sur une teinte cadavérique bleutée, avec des variations sur chaque nurgling.
La base est obtenue par un mélange de 3 parts de vert pour 1 de magenta dans laquelle j'ajoute progressivement du blanc.
Dans les valeurs claires, j'ajoute de l'ocre jaune pour saturer la lumière.
Je passe un peu de glacis magenta et rouge pour réchauffer les articulations.
Ce n'est pas terminé mais c'est un début intéressant.
Réponses
Poursuite de mes recherches de couleur avec les objectifs suivants :
- Trouver une teinte de peau vert bleutée,
- le résultat sera assez terne, il faudra donc réchauffer cette teinte par des ombres chaudes.
Ayant choisi la Kimera Kolors, mes choix de pots pour la carnation s'orientent vers le blanc, l'oxyde jaune et le bleu phtalo (ombre rouge).
Pour les ombres, l'oxyde rouge et le même bleu devraient pouvoir se lier de façon intéressante à la base brun rouge déjà posée.
Après de longs instants de tâtonnements, je parviens a une base vert de gris : en mélangeant 3 parts d'ocre pour 2 de bleu je crée d'abord un vert qui prend sa teinte finale par adjonction de blanc.
Pour les ombres, le rouge et le bleu sont mélangés à parts égales.
C'est un peu la bagarre sur la palette humide car la Kimera est retardée tout en étant très pigmentée, la peinture se répand partout par capillarité.
Le principe important réside surtout dans l'obtention d'une palette assez organisée pour venir piocher à droite et à gauche pendant la peinture.
J'ai d'abord posé un ton obtenu par un mélange de ma chair + un peu de rouge.
Puis j'ai marqué les ombres au rouge+bleu.
Puis j'ai éclairci avec ma chair.
Puis éclairci au blanc. (avec adjonction de glacis)
Puis assombri au bleu.
Et là, révélation : j'éclaircis le l'ombre bleue! J'adore l'effet, et je vais certainement devoir beaucoup transformer la peinture du décor!
Le bleu s'est fait la malle sur la palette (merci la capillarité), mais on distingue encore bien mes zones de travail entre blanc, ton de chair, rouge, et ombre.
J'aime te détester amicalement mon Vonhy .
"Croire et Oser, Il vaut mieux avoir une méthode mauvaise plutôt que de n'en avoir aucune." Charles de Gaulle.
Moi non plus, je t'aime!
On va prendre un risque en inégrant des teintes non étudiées précédemment. C'est plus amusant de découvrir petit à petit ce que deviendra la fig.
C'est un peu contraignant car je devrai ensuite les éviter pour peundre les chairs externes. Mais il sera plus propre de travailler les zones en dépouille (en creux) plutôt que de jouer du pinceau sur une chair terminée avec le risque de déborder.
Pour ces chairs, je conserve les mêmes références (blanc, oxydes jaune et rouge Kimera) pour faciliter l'intégration des teintes à l'harmonie d'ensemble. Le bleu est abandonné au profit du magenta pour réchauffer et rendre un aspect plus ou moins fraîchement écorché aux muscles et au conduit intestinal.
Étape 1.
Pose d'une chair moyenne (blanc+oxyde jaune+oxyde rouge).
Elle est rapidement éclaircie au blanc mélangé à cette même base.
Je travaille par touches rapides (pointillés) puis en gestes linéaires pour fondre les lumières en attendant le séchage entre chaque passe.
Étape 2.
Lavis d'oxyde rouge mélangé à la base.
Pour faciliter les fondus, j'ajoute un peu de médium pour transformer ce mélange en lasure.
Les teintes sont déposées au pinceau fin et fondues au pinceau large pour gagner du temps.
Après séchage, je reprends l'étape 1. là où des auréoles peuvent être obeservées.
Étape 3.
Les intestins reçoivent un lavis de magenta dilué. Cela les différencie visuellement tout en évoquant des muqueuses.
Lavis d'oxyde rouge+magenta : cela sert à la fois d'ombre, sature les teintes en évocation d'un sang plus frais, tout en créant la future transition avec les chairs externes.
Quelques points de blanc viennent représenter des reflets humides dans les zones les plus exposées.
C'est la reprise de l'étude graphique présentée plus haut.
Rappel :
Chair vert pâle : 1 bleu+2 ocre+2 blanc
Ton intermédiaire : Chair vert pâle + oxyde rouge
Ombre : oxyde rouge
Ombre intense : oxyde rouge+bleu
L'astuce c'est d'alterner éclaircissement, puis ombre, puis éclaircissement, etc.
En conservant l'idée d'un éclairage vertical (en zénithal sur le dessus de la figurine):
1. Pose de l'ombre intense (rouge+vert) et des touches de chair vert pâle (on distingue bien les petits points).
2. Pose des points du ton intermédiaire. Pour combler les zones trop sombres en créant une transition entre chair vert pâle et ombre rouge.
3. Pose de la chair vert pâle pure pour redéfinir les zones éclairées. Plutôt que par touches, je traite les zones par mouvement plus linéaires pour fondre les surfaces éclaircies.
4. Pose d'oxyde rouge pur pour saturer les ombres. C'est purement putassier mais tellement efficace pour saturer l'harmonie. Après tout, cette figurine doit attirer le regard.
5. Éclaircies en chair vert pâle+blanc. Par touches au pinceau très fin. J'en suis à dessiner marquer les plus petites rides de la sculpture.
6. Reprise des zones trop blanches par un léger filtre dilué de vert pâle (glacis).
Puis petits points blancs là oû les chairs devraient briller.
Il manque les ombres bleues mais j'attends de voir la tournure des choses avant de me décider si je conserve l'idée.
Me fait penser aux monstres de la dernière connerie Netfix que j'ai regardée (Nobody sleeps in the woods tonight).
- "Gare au psychopathe à rayures !" (Bill Watterson).
296 pts sur 2020 - 300pts sur 2019
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Moi aussi je te kiffe L_Ancien
Je me débats bien entre une peinture particulière et un schéma qui ne cesse d'évoluer! J'espère clore ce chapitre assez rapidement!
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Voici un retour exhaustif sur le traitement du métal. Je ne suis pas très familier du "métal non métallique", effet rendu célèbre par Rackham dans ces bonnes années.
La Kimera Kolors est particulièrement adaptée au fondu des tons, donc cela devrait bien se passer.
Comme à l'accoutumée, je prends au moins 20 minutes à préparer une gamme de teintes.
À gauche sur la photographie : Pour la lame, on va chercher un gris chaud et un gris froid.
Le principe est simple mais si on veut être rigoureux, il vaut mieux fabriquer son gris avant d'y adjoindre des teintes.
Je crée donc un gris clair auquel j'ajoute de l'oxyde jaune+blanc d'un côté, et du bleu+noir dans l'autre.
À droite de la photo : j'ai créé une gamme de gris sombres et froids pour l'armure sur le même principe.
C'est le moment de se lancer!
La lame est un bon sujet d'expérimentation : surface étendue, arrêtes bien définies.
Les 4 étapes suivantes prennent moins de 5 minutes.
1. Sur une base gris foncé, je fonds le gris clair au pinceau large, dans un geste courbe de haut en bas, de l'intérieur vers l'extérieur de la fig.
2. Après séchage.
3. Je surligne en gris clair.
4. Je fonds en gris clair avec le même geste qu'en 1, mais plus réduit en amplitude.
5. Cerne gris clair+blanc.
6. Fondu du même mélange.
7. Brossage blanc pour les irrégularités et léger lavis d'oxyde rouge dans les ombres.
8. Léger glacis de gris foncé de bas en haut pour démarquer les parties sombres tout en unifiant les zones.
Lumières très localisées, ombres intenses et adjonction de teintes dans les ombres.
Le manche en bois et l'étoffe sont peints entre 2 étapes en piochant dur la palette :
- mélange oxyde rouge+jaune assombri au bleu, puis lavé au vert pour le bois,
- mélange oxyde rouge+jaune+vert assombri à l'oxyde rouge, puis éclairci au blanc pour l'étoffe.
J'ai besoin de percevoir une vue globale de l'ensemble avant d'évenuellement reprendre les détails.
Et là, je regrette d'avoir trop assombri la hache...
C'est pas mal mais je trouve que ça manque encore de folie!
Il s'agit principalement d'abaisser le niveau de bleu tout en montant les valeurs.
1.&2. Je monte les lumières au blanc. On pousse au maximum car elles seront atténuées par la suite.
3. Ensuite je passe un glacis (mélange de noir+oxyde rouge+médium+eau) sur de larges zones. La photo montre peu la transparence du filtre, mais les points de lumière restent lisibles au travers.
4. Reprise des lumières en fondu gris clair, puis blanc. On retrouve facilement les hautes lumières sous le filtre précédent
Le contraste est beaucoup plus marqué, et le métal se distingue mieux du fer de hache.
Petit travail des détails vite fait : lumières en oxyde jaune+blanc, lavis du mélange qui a servi pour l'armure.
Je pense devoir retoucher le bout des tentacules en vert pour enrichir un peu la palette, puis reposer quelques points de lumière par-ci, par là.
Je pense détailler certaines étapes à la demande si cela vous intéresse.
Purée, les photos sur grand écran ne pardonnent pas!
J'ai peint les 4 nurglings dans des teintes variées, toujours dans l'esprit debfaire circuler le regard.
Il resterait beaucoup de choses à améliorer, comme la définition de certains détails, le NMM approximatif, un éventuel flocage et des vignes montantes, mais je pense avoir tout dit avec cette fig qui va me regarder quelques mois de sa vitrine avant de gagner une boîte de figs à jouer.
Parce qu'on ne my reprendra plus avec mes figs de concours, elles doivent me permettre de jouer avec!
Merci d'avoir lu ce fil, et ce même sans y avoir répondu. J'espère vous avoir fait dénouer quelques interrogation tandis que je me perdais dans les mystères de la couleur.
Les nuances dans les décors m'intriguent
Comme l'espèce de marron rouille/rouge dans les creux du pilier
T'as posé ça en jus guidé après traitement du pilier?